La mobilisation générale

En août 1914, pour la première fois de son histoire, la France décrète une mobilisation générale. Celle-ci se déroule du 2 au 18 août, temps nécessaire pour le transport, l'habillement, l'équipement, l'armement et le transport des militaires vers la frontière franco-allemande. A l'appel, tous les hommes mobilisables doivent rejoindre le dépôt indiqué dans leur livret militaire.

Pour Vendémian, d'après les indications portées sur le livret militaire d'Eloïs Bringuier, les hommes mobilisés doivent se rendre à la caserne de gendarmerie de Gignac.

Ce document stipule également que : en cas de mobilisation par voie d'affichage ou sur la voie publique, on ne doit attendre aucune notification individuelle, le militaire ne doit pas faire usage du chemin de fer pour rejoindre la localité où il doit se rendre, en cas d'absence du domicile au moment de la mobilisation, il peut faire usage gratuitement du chemin de fer. A cet effet, il doit se présenter à la gare la plus proche de son lieu de résidence momentanée, le 3ème jour de la mobilisation avant 9 heures du matin et rejoindre directement la caserne de gendarmerie de Gignac.

Eloïs Bringuier devait se présenter à la caserne de gendarmerie de Gignac le 3ème jour de la mobilisation avant 4 h du soir pour y être employé comme conducteur d'animaux et voitures puis rejoindre le 56ème régiment d'artillerie stationné à Montpellier.
A l'appel de mobilisation, les deux dernières classes libérées du service militaire rejoignent individuellement, dans les 48 heures, les régiments d'active qui sont ainsi portés à leur effectif de guerre et embarqués pour leur destination. La libération de leurs quartiers permet d'accueillir les hommes des unités de réserve (destinées à renforcer l'armée de campagne) puis de la territoriale. La mobilisation va nécessiter 10 000 trains du 1er au 15 août.

Le transport de toutes les troupes (la "concentration"), nécessite des trains réquisitionnés par le Ministère de la Guerre (10 000 seront nécessaires). Dix voies ferrées traversant le territoire métropolitain ont été préparées, chacune prévue pour assurer le transport de deux corps d'armée de leurs régions militaires jusqu'à des gares de débarquement en arrière de leur zone de concentration.


 Ces lignes doivent transporter
  • du 2e au 4e jour de la mobilisation le second échelon des corps de couverture les corps d'armée casernés à proximité de la frontière allemande ; 
  • les 3e et 4e jours, la cavalerie ; 
  • du 4e au 10e jour tous les corps d'armée, en commençant par les divisions des 2e, 5e et 8e corps (du 4e au 6e jour) ; 
  • au 13e jour, toutes les divisions de réserve doivent être débarquées ; 
  • le 16e jour, l'armée d'Afrique (une partie du 19e corps) ; 
  • le 17e jour, toutes les divisions territoriales, les parcs et la logistique doivent être en place.
Les mobilisés de Vendémian, ont dû monter au front par la ligne C qui concernait les 15e et 16e corps d'armée qui partaient de Marseille et Montpellier.

En 1914, l'armée française compte 800 000 hommes. Le 18 août, 3 580 000 soldats sont prêts à entrer en campagne.

Qui était mobilisable ?
Les régiments de la réserve et de la territoriale accueillaient tous les mobilisables ayant déjà effectué leur service militaire ou y ayant échappé pour une raison ou une autre : exemptés, réformés, sursitaires, omis, etc.

En août 1914, au moment de la mobilisation, les classes d'âge se répartissaient ainsi :
  • armée active : nés en 1891 et 1892 = classes 1911 et 1912 = 23 et 22 ans
  • réserve de l'active : nés entre 1890 et 1881 = classes 1910 à 1901 = 24 à 33 ans inclus 
  • armée territoriale : nés entre 1880 et 1875 = classes 1900 à 1895 = 34 à 39 ans inclus
  • réserve de la territoriale : nés entre 1874 et 1869 = classes 1894 et 1889 = 40 à 45 ans inclus
En cas de guerre, la classe première à marcher pouvait être appelée par anticipation. C'est pourquoi l'armée active comprenait également en août la classe 1913 (hommes nés en 1893) qui n'aurait dû être appelée qu'à l'automne.

Les régiments de réserve se rattachaient aux régiments d'active, dont ils reprenaient la numérotation augmentée de 200. Le régiment de réserve du 1er RI était ainsi le 201e RI. Il avait même lieu de recrutement et de garnison, et la plupart des réservistes de 1914 partirent dans la réserve du régiment où ils avaient fait leurs classes. Cette distinction ne dura pas.

Une loi du 21 mars 1905 avait imposé le service militaire personnel, obligatoire et universel. En août 1914, la conscription reposait sur la loi sur le recrutement de l’armée adoptée le 7 août 1913. Celle-ci avait rétablit la durée du service militaire à trois ans et réduit l’âge d’appel de 21 à 20 ans. Aux classes 1911 à 1913, déjà présentes dans les casernes, sont venues s'ajouter toutes les classes de la réserve, de la territoriale et de la réserve territoriale, c’est-à-dire des hommes ayant effectué leur service mais restant à disposition du ministère de la guerre jusqu’à 48 ans.

Après l'armistice du 11 novembre 1918, la durée du service militaire est réduite : la classe 1919 sera libérée avant la fin des trois ans prévus.

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